Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

26 avril 2006 3 26 /04 /avril /2006 18:57
  • Le char princier des tombes celtes
  • du premier âge du Fer

(introduction)

 

Au XXe siècle, des fouilles archéologiques de riches tombes tumulaires (selon la dénomination de Patrice Brun) ont mis à découvert des chambres funéraires dont certaines sont dotées d’un char à roues. La présence d’une charrerie dans une " tombe princière " ne peut surprendre un archéologue de profession habitué aux richesses mésopotamiennes, égyptiennes ou mycéniennes, elle questionne en revanche le mythologue qui analyse le mythe et les représentations du char attelé à travers les civilisations et les âges. Aussi, la synthèse présentée ici ne prétend pas effectuer une enquête archéologique digne de ce nom dont l’auteur n’a ni les compétences, ni l’expérience, elle soumet une hypothèse de travail sur la parenté entre l’imagerie celte et l’imagerie grecque.

Ces tombes funéraires reconnaissables par leurs richesses : service à vin, grand cratère, coupes, bijoux et char funéraire offrent, selon René Joffroy, des signes distinctifs d’une hiérarchie de chefs et de vassaux. Patrice Brun, Danièle et Yves Roman distinguent les tombes des princes et les tombes des vassaux en raison de la présence du service à boire plus ou moins complet, et non pas en raison de la présence d’un char, comme on pourrait s’y attendre. Enfin, les " Dossiers d’archéologie " ont récemment célébré le cinquantenaire de la découverte de la tombe de Vix sans traiter du char à roues. Tous ces auteurs accordent en réalité peu d’intérêt au char à roues, parce qu’ils l’intègrent comme char de guerre dans la liste des objets guerriers : harnachement, épées... En revanche, les objets précieux, c’est-à-dire le service à vin (Brun et Roman), le cratère de Vix (Joffroy) et le torque de la dame de Vix (Rolley et Haffner) sont pour eux des signes de la position sociale du défunt qui, seuls, feraient sens.

Ces tombes funéraires reconnaissables par leurs richesses : service à vin, grand cratère, coupes, bijoux et char funéraire offrent, selon René Joffroy, des signes distinctifs d’une hiérarchie de chefs et de vassaux. Patrice Brun, Danièle et Yves Roman distinguent les tombes des princes et les tombes des vassaux en raison de la présence du service à boire plus ou moins complet, et non pas en raison de la présence d’un char, comme on pourrait s’y attendre. Enfin, les " Dossiers d’archéologie " ont récemment célébré le cinquantenaire de la découverte de la tombe de Vix sans traiter du char à roues. Tous ces auteurs accordent en réalité peu d’intérêt au char à roues, parce qu’ils l’intègrent comme char de guerre dans la liste des objets guerriers : harnachement, épées... En revanche, les objets précieux, c’est-à-dire le service à vin (Brun et Roman), le cratère de Vix (Joffroy) et le torque de la dame de Vix (Rolley et Haffner) sont pour eux des signes de la position sociale du défunt qui, seuls, feraient sens.

Considérant le cas singulier de la tombe féminine de Vix, on ne peut raisonnablement pas comparer le char funéraire à un objet guerrier, d’autant plus que la " Dame de Vix " fut peut-être une prêtresse. D’une part, un élargissement des perspectives de recherche sur les tombes à char devrait pouvoir attester que le " char de parade " a des ressemblances avec le quadrige des sources antiques, comme le proposent D. et Y. Roman (p. 324), de la même façon que le service à vin rappelle la pratique du symposium grec. Pour autant, un tel rapprochement ne peut rester à l’état d’une notation, il doit formuler une hypothèse sous-tendant une analyse archéo-mythologique d’autre part. En effet, s’il s’avérait que le char celte rappelle le char grec, le char guerrier deviendrait un véhicule à forte charge symbolique. Rappelant dans un premier temps le char des dieux chez Homère, le char de parade s’équiperait pour une Odyssée ; et, se référant dans un second temps aux mythes eschatologiques comme la traversée de la barque du Nautonier de l’Enfer ou encore l’ascension de l’attelage de l’âme ailée dans le Phèdre de Platon, le char princier s’élèverait vers l’au-delà. (...)

Partager cet article
Repost0

commentaires